Un petit Sagan pour la route...

Publié le par émi-lit

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Dans les envies de lectures, on a parfois envie de quelque chose de bref, qu'on lira dans l'heure, le temps d'un trajet en train ou d'une attente dans un café anonyme, et dont on s'assure de la qualité pour ne pas être déçu.

Pour satisfaire mon envie, je prends dans ma bibliothèque un court roman de Sagan (en est-il des longs ... ?), je me dis valeur sûre, jusqu'ici je n'ai pas été déçue par les livres de Madame.

Aimez-vous Brahms... est l'élu, publié en 1959 . Paris, Paule, femme de 40 ans va se laisser aller à tomber amoureuse d'un jeune homme de 25 ans (Simon), éperdument amoureux d'elle. Mais bien sûr, vous imaginez le schéma, Paule n'est pas célibataire. Non, Paule entretient une relation avec Roger, ils s'aiment mais ne vivent pas ensemble, et ce bon Roger tient avant tout à "sa liberté", il ne s'en prive pas et délaisse parfois, souvent, sa compagne.  Bref, une histoire d'amour quand même ultra ultra classique, peu surprenante, avec beaucoup de clichés : la femme délaissée par son amoureux tombe dans les bras d'une jeune  homme fougueux qui l'admire et la fait se ressentir femme désirable. Aucune surprise, même la fin est attendue.

Cependant le récit est court, l'écriture fluide et simple, on va au bout malgré le peu de suspens.. Mais j'avais parfois l'impression de lire un roman de gare des années 60. (En même temps je l'ai lu le temps d'un trajet en train... )

Ce qui sauve le récit à mes yeux, et n'en fait pas une déception totale, ce sont quand même les belles envolées mélancoliques de Sagan. Sur des choses simples et quotidiennes, aussi sur la vie finalement assez vide de ses personnages.  Cela donne lieu à quelques belles pages. Mais contrairement à l'effet Bonjour Tristesse, Aimez-vous Brahms... est un roman que j'oublierai assez vite.


 

Une jolie page sur les dimanches solitaires :


Elle haïssait ces dimanches de femme seule : les livres lus au lit, le plus tard possible,  un cinéma encombré, peut-être un cocktail avec quelqu'un ou un dîner et, enfin, au retour, ce lit défait, cette impression de n'avoir pas vécu une seconde depuis le matin. Roger avait dit qu'il l'appellerait le lendemain. Il avait sa voix tendre. Elle attendrait son téléphone pour sortir.  De toute manière elle avait des rangements à faire, de ces occupations typiques que lui avait  toujours recommandées sa mère, ces mille petites choses de la vie d'une femme qui la dégoûtaient vaguement. Comme si le temps eût été une bête molle qu'il fallait réduire. Mais elle en venait presque à regretter chez elle l'absence de ce goût.  Peut-être y avait-il effectivement un moment où on ne devait plus attaquer sa vie, mais s'en défendre, comme d'une vieille amie indiscrète. Y était-elle déjà ? Et elle crut entendre derrière elle un immense soupir, un immense chœur de «déjà».





Publié dans Récits

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L
<br /> De Sagan, je n'ai lu que Bonjour Tristesse il y a bien longtemps déjà. Je retenterai peut-être avec celui-là.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Ah te revoilà !!!!!!! Juste pour te dire que j'en suis heureuse. Bisous ma belle !<br /> <br /> <br />
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É
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Merci Stephie !<br /> <br /> <br /> Des bisous aussi, et bonnes vacances à toi !!!<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Une très belle plume cette Sagan. Mais ce titre m'a fait le même effet qu'à toi. Tu trouveras mon avis sur reservoir'blog ... ;-)<br /> <br /> <br />
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É
<br /> <br /> Bonjour Fersenette !<br /> <br /> <br /> Je n'ai pas trouvé ton avis sur ton blog, mais je vais approfondir mes recherches ! <br /> <br /> <br /> <br />